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Nouvelles de Bukavu d'hier et d'aujourd'hui |
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Dans cette page vous trouverez des nouvelles de Bukavu d'hier et d'aujourd'hui. C'est ainsi que vous trouverez en fin de page des informations et des photo du grave séisme qui a secoué Bukavu en février dernier.
Lancement du "Général Tombeur" en février 1932.
Ce bateau transporta des générations d'étudiants habitant plus au nord, vers Goma en juillet, premier signe de vacances, ou de Goma vers Bukavu, en septembre pour la rentrée. Il était alors un lieu de retrouvailles, de morosité pour les uns ou de joie nouvelle pour les autres. - (Documents de Jean-Claude Duhot)
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Correspondance de Michèle Ralet
SOUVENIRS DU
CERCLE SPORTIF DE COSTERMANSVILLE
C’est en 1952 que fut inauguré le Club House du Club Sportif de Bukavu, dont certaines infrastructures existaient depuis 1932.
Notre papa Jacques Ralet en était le président fondateur et à l’époque directeur commercial à la Bralima.
Cette inauguration organisée par le comité eut lieu en grandes pompes, en présence de différentes personnalités dont Mme Brasseur épouse du gouverneur, qui en était le Président d’Honneur, diverses personnalités du monde militaire, religieux et des affaires y étaient également représentés.
Situé à la Botte, au bord du lac Kivu, la vue y était imprenable, une grande allée couverte d’une pergola fleurie donnait accès au club.
Le
chalet lors de sa construction, était à l’époque une des plus ravissantes
réalisations de la ville, et était entouré de très belles installations
comprenant des courts de tennis, une piscine pour enfants, des jeux pour
enfants, un terrain de basket-ball, des cabines de bains, des tables de
ping-pong...
Un long plongeoir et une plate-forme permettait
aux nageurs de plonger directement dans le lac à quelques mètres de la rive, les
bords du lac étant parfois glissants du fait des roches et de la végétation.
Des tournois de tennis y étaient régulièrement organisés par le comité qui y était très actif. Certains tournois intimes ou inter-villes (dont Usumbura) avaient lieu. Le cercle sportif de Bukavu comptait 350 membres assidus. Parmi eux d’excellents joueurs et joueuses qui ont d’ailleurs remporté plusieurs coupes.
Les champions belges de tennis de l’époque
Philippe Washer et Jacky Brichant lors d’une tournée au Congo ont été invités et
ont participé à des rencontres lors de leur passage. Ce fut un évènement pour
les joueurs et l’occasion d’organiser une grande fête au Cercle Sportif.
Le Club House du Cercle Sportif de Bukavu a
rapidement remporté beaucoup de succès, de nombreuses soirées dansantes y ont
été organisées, permettant aux membres et invités de se divertir dans une
ambiance très agréable et mondaine.
Les nombreuses personnes qui ont fréquenté à cette époque le cercle sportif de Bukavu en auront sûrement tout comme nous, gardé un excellent souvenir.
Les quelques photos incluses dans le texte vous permettront de vous remémorer cette époque !
Michèle Ralet
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(Article Presse Africaine 17
mars 1956 sur le Rond-point du Carrefour de la Poste de
Bukavu.)(Document fourni par Guy Van
Gremberghe).
NDLR. Voici un texte assez amusant relatant les querelles de clochers entre Bukavu et la capitale et exposant par le détail les chicanes administratives, techniques, juridiques et même économiques, ainsi que l'art de certains fonctionnaires de couper les cheveux en quatre dans diverses solutions qui eussent été plausibles pour .. le carrefour de la mort !.. On se croirait davantage dans une pièce de Georges Courteline que dans un roman de Marcel Proust, n'en déplaise au titre évocateur... Rappelons pour ceux qui l'auraient oublié que le champignon n'est autre que la petite pédale de l'accélérateur.
À la
recherche du . . .
CHAMPIGNON PERDU
Des marteaux pneumatiques ont défoncé le piédestal de béton et des artistes peintres ont décoré la chaussée comme un vieux général mexicain. Désormais, l'avenue royale, ouverte comme un tombeau, permettra en descente les plus folles vitesses.
Le mouvement giratoire, incontestablement le plus pratique à un croisement de quatre routes, est remplacé par un système à cascade dont nous attendons les preuves.
Les premiers projets présentés préconisaient le remplacement du rond-point primitif par deux lunules laissant entre elles un large passage aux véhicules descendant ou montant en ligne droite l'avenue principale, cependant que ceux qui désiraient virer à leur gauche se rangeaient sur le pourtour de ces quais semi-circulaires et attendaient le signal intermédiaire jaune pour emprunter leur nouvelle direction. Ces projets nécessitaient cependant l'expropriation indispensable à l'aménagement des quatre coins du carrefour. Les instances supérieures, qui, comme tout le monde le sait, de Léopoldville connaissent mieux que nos édiles et commissaires les nécessités de la circulation Bukavienne, écartèrent sans pudeur les suggestions présentées et inventèrent dans leur petit cerveau administratif la solution économique, antiréglementaire et dangereuse, pour le bon fonctionnement de laquelle jusqu'à présent un commissaire a été requis.
Voyons un peu ces dispositions et ce qu'elles ont de troublant pour les chevaliers du champignon. Fabriqués en Suisse, les poteaux lumineux ont une présentation antiréglementaire non conforme à l'article 1 de l'Ordonnance 62/429 : la lumière du vert est quadrangulaire au lieu de circulaire, la lumière rouge est surchargée d'une inscription non prévue et celle du jaune, triangulaire. D'autre part, petite intervention économique, deux signaux lumineux auraient suffi.
La succession des couleurs est régulièrement irrégulière et l'intermédiaire jaune n'apparaît pas périodiquement. Les lignes blanches peintes sur la chaussée sont très pratiques, mais non prévues par la loi. Le système des lignes prévoyant le virage à gauche est contraire à l'article 13 de l'Ordonnance 62/158 qui prévoit que l'usager qui vire doit prendre son tournant aussi largement que possible. Enfin, il est prescrit qu'en l'absence de signalisation lumineuse, la règle de priorité de droite est d'application, en est-il ainsi au carrefour ?
Toutes ces objections seront certainement invoquées par des experts d'assurance lors des constats des accidents futurs. Y a-t-on pensé ? Une proposition constructive nous a été présentée, qui serait de rétablir un rond-point peut-être plus petit que le précédent, mais qui remplirait son rôle en rétablissant le sens giratoire de pair avec la signalisation lumineuse.
Ces discussions paraissent byzantines et chagrines, mais ne l'est-on pas pour nous quand on nous dresse procès-verbal ou afflige des amendes. Au fait, n'est-ce pas là le secret désir des fonctionnaires qui nous donnent ainsi l'élégante occasion de regarnir leur caisse ? Désormais, passer par le carrefour de la Poste est un devoir national. Chaque citoyen conscient et motorisé mettra son point d'orgueil à suivre les nouvelles prescriptions ne serait-ce que pour soulager les finances publiques !
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(Article Presse Africaine 17
mars 1956 )(Document fourni par Guy Van
Gremberghe).
NDLR : Le lecteur appréciera le souci du moindre détail technique, avec une précision stupéfiante qui nous interroge sur le sérieux des décisions de l'équipe de rédaction du Comité du Rallye du Lac Kivu (voir poids et dimensions du véhicule. On voudrait un style pince-sans-rire qu'on ne pourrait faire mieux..) Nous avons gardé sur la photo la publicité Hubert Delhez pour vous mettre en appétit.. et en cas d'indigestion, voyez le pharmacien Cophaco.
DERBY DES
CAISSES À SAVON : RÈGLEMENT
Art. 2.- Construction. Les « Caisses à savon » n'auront
aucun moyen de propulsion.
Poids : Le poids maximum du véhicule avec le conducteur (sera) de
Dimensions : Longueur maximum hors tout :
Voie : (écartement des roues) à l'avant comme à l'arrière, ne
devra pas être inférieure à
Art. 3.- Il est défendu : a| de monter une direction
agissant sur les roues arrières; b! de monter une transmission de direction à
corde ou à chaîne, il faut dans ce cas un câble métallique de minimum
Art. 4.- Freins : toute voiture doit être munie de freins
efficaces. Un seul modèle de frein est admis : le frein de traînée et il
doit être commandé au pied et se trouver dans l'axe de la voiture s'il est
simple ou de chaque côté de la voiture s'il est double. La partie qui frotte sur
le sol peut être plâtrée de caoutchouc.
Art. 5.- Carrosserie : l'armature de la carrosserie sera en
bois. Les lattes métalliques sont interdites de même que l'utilisation de plâtre
ou de ciment pour faire une carapace. Le cadre pourra être renforcé de coins
métalliques ou équerres ou de tendeurs diagonaux aux angles seulement. Ceci
n'interdit pas l'emploi de petites pièces légères métalliques destinées à réunir
des pièces de bois. La carrosserie ne pourra pas enfermer la tête du conducteur
et devra être construite de telle façon qu'on puisse facilement inspecter la
construction se trouvant avant et derrière le siège. Le conducteur doit pouvoir
monter et descendre de la voiture sans avoir à démonter le volant ni ouvrir une
partie de la carrosserie.
Art. 6.- Le comité pourra faire retirer tous accessoires jugés
dangereux pour le conducteur ou les spectateurs.
Art. 7.- Tous les véhicules devront être munis à l'avant d'un crochet, d'un anneau ou d'un dispositif quelconque pour pouvoir y attacher un câble pour remorquer le véhicule.
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(Article Presse Africaine mai 1956 )(Document fourni par Guy Van Gremberghe).
CAISSES À SAVON : LA COURSE
Vraiment une excellente journée pour les jeunes et pour les autres que ce dimanche consacré aux courses de vitesse pour caisse à savon. Les petits constructeurs avaient d'ailleurs fait tant de petites merveilles par leur ingéniosité que l'on ne pouvait plus parler de « caisses » mais plutôt de vrais petits véhicules ayant beaucoup d'allure avec leurs avants profilés, leurs volants originaux et leur finissage soigné.
Le plus remarquable dans cette manifestation fut certes de voir l'enthousiasme, le sérieux qui animent les jeunes conducteurs. On peut dire qu'ils ont pris leur rôle terriblement au sérieux. C'est pourquoi il faut féliciter de tout cour les promoteurs de cette course, non seulement pour l'excellence de leur organisation, mais encore et surtout pour le plaisir sain, le réel, le réel bonheur qu'ils ont ainsi procuré à notre jeunesse.
Les épreuves se déroulèrent avec une parfaite régularité, les autos miniatures s'en allaient dans la pente de l'avenue Royale en suivant impeccablement la ligne droite, en atteignant des vitesses assez impressionnantes; d'après une estimation rapide le 45 km à l'heure était atteint au point le plus bas. À part une petite émotion provoquée par le bris d'un axe et une pirouette spectaculaire, tout se passa fort bien. La lutte fut serrée et le vainqueur Arved Studer a bien mérité qu'on le portât en triomphe lorsqu'il eut ceint l'écharpe des champions.
Félicitons sans réserves le comité organisateur et spécialement Monsieur Mannerie, les professeurs du collège qui transformèrent des locaux en un atelier bourdonnant d'activité, les services de la Police ainsi que notre excellente fanfare des policiers que l'on entend toujours trop peu.
Jolie fête et intelligente initiative que nous entendons bien voir se
renouveler dès que possible.
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(Article Presse
Africaine 19 septembre 1958 )(Document fourni par Guy Van
Gremberghe).
DÉPART DU R.P.
CROEGAERT
Tandis que tous les amis du Collège se
réjouissaient de voir revenir à Bukavu les RR.PP. Croonenberghs et Smets, c'est
avec tristesse qu'ils ont appris le départ du R.P. Croegaert, Préfet du
Collège.
Ce fut la grande affluence ce mercredi
à Kamembe, car chacun tenait à remercier le P. Préfet pour tout ce qu'il a fait
pour le Collège et pour nos enfants.
Le R. P. Croegaert,. qui fut l'âme du Collège N.D. de la Victoire et qui
s'est dépensé sans compter, rentre pour un séjour de repos en Belgique. Au nom
de toute la population de Bukavu, nous le remercions pour tout ce qu'il a
réalisé ici; nous lui souhaitons un repos bien gagné en Belgique et lui disons :
à bientôt !
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(Article Presse
Africaine 8 novembre 1958 )(Document fourni par Guy Van
Gremberghe).
RÉSULTATS UNIVERSITAIRES DES ANCIENS
ÉLÈVES DU
COLLÈGE
(octobre 1958)
Sur 85 résultats connus. 71 anciens élèves du Collège N.-D. de la Victoire ont réussi cette année dans leurs examens universitaires; ce qui fait 83% de réussites.
4 ont obtenu la GRANDE DISTINCTION :
De
Pooter Roger, se. comm. 2e ann. Lovanium, Léopoldv.; Dubois. Pierre, sc. comm. Ire
ann. Lausanne; Lenotte Yvan, sc. Comm., 4e ann. St Ignace, Anvers; Van Baelen Marc, Nafari Ire ann.
Bruxelles,
12
ont obtenu la DISTINCTION :
Corten
André, sc, pol.
2e ann. Louvain; Clavareau Robert, droit. 2e ann. Éville; Dessaint Francis, méd. 4e ann. Liège;
De Wolf Guido. archit, 2e ann, St Luc Bruxelles ; Fiévez Pierre, droit 4e
ann. Liège; Nijs Armand, rég. éduc, phys. le ann. Louvain; Pieters Leo, agr.
E.M.D..S., philol. germ. Louvain; Remy Christian, examen d'entrée, ing. Louvain;
Van den Eeckhaut Johan, méd. 5e. ann. Louvain; Vanhassel Jacques, rég. litt.
1re ann. Bruxelles; Van Roey Philippe, méd.
3e ann. Louvain.
55 ont
obtenu la
SATISFACTION :
André Michel, rég.
Litt. 1re ann.. Malonne;
Antonissen Léo, sc. Comm.. 2e ann. St Ignace, Anvers.; Bonsang André, droit 2e ann. Liège; Bourgeois
Michel, archit. 1re ann. Tournai; Bouvet Garl, sc. comm, 2e ann. Louvain; Daneau
Michel, sc. écon. et soc. Ire ann. Louvain; Dardenne Jean, ing, 2e ann. Louvain;
de Kerckhove Dominique. ing. 2e ann. Liège; Deprez Gérard, ing. 2e ann. Louvain;
Dermant Hugo, méd. 3e ann. Louvain; Doyen Jean, examen d'entrée ing. Liège; De
Paeuw Philippe, ing. 1re ann. Lovanium, Leopoldville; De Raeve André, médec.
4e ann. Louvain; Dumont de Chassart François,
examen d'entrée, ing. Louvain; Elissen Jean, droit 5e ann. Louvain; Foscolo
René, méd. Ire ann. Louvain; Gille Jean-Marie. sc. comm. Ire ann. St Ignace,
Anvers; Goossens Alfons. ing. 3e ann. Louvain; Henrion Roland, droit 3e ann.
Louvain; Hoste Hubert, droit 2e ann. Lovanium, Léopoldville; Humpers Jacques,
méd. 3e ann. Brux.; Jaumin Claude, méd. 2e ann.
Louvain; Laemont Robert, se. comm. 2e ann. Louvain; Lebrun Gérard, méd. 2e ann.
Louvain; Lebrun Michel, sc. nat. 2e ann. Namur; Leusch Louis, ing. 1re ann.
Lovanium Léopoldville; Libbrecht Emmanuel, droit 1re ann. Louvain; Maes Freddy,
ing. agron. 4e ann, Louvain;
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30 juin 1960 Défilé de l'Indépendance à la Kawa. On voit
notamment le gouverneur Borlee et le futur président Miruho. (Document de Guy Van
Gremberghe)
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Week-end d’Ascension le 11 05 1961 chez PERSOONS
Les invités de gauche à droite : RP Emile JANSEN, Jacques DEWAEL, Jacques DEPELCHIN, Guy JOANIDES, Jacques PERSOONS, Jean-Claude DUHOT et Eric CARPENTIER (Document fourni par Jean-Claude Duhot)
Février 2008 : Collège sinistré
( Article du journal “Le Phare” envoyé par Jean Maguru Chinyema )
Le Collège Alfajiri nécessite un million de dollars Us pour sa réfection
(Castro)
2008-02-06
Parmi les sites sinistrés et qui vont marquer pour longtemps la ville de Bukavu, il y a lieu de relever le Collège Alfajiri, ex-Notre Dame de la Victoire. Ce Collège qui, sous la direction des pères Jésuites depuis 1947, a offert au pays et au monde de nombreux cadres dans tous les domaines.
Selon notre correspondant local qui,
en plus d’être un ancien de ce collège, a eu la chance de se trouver dans la
ville la veille de cette tragédie humaine, ce sont la tour abritant l’école
maternelle, la salle polyvalente de l’école primaire qui fait face au marché de
Nguba, du côté du parking où jadis vers les années 60 les élèves attendaient les
bus scolaires qui ont été les plus touchés. Le directeur de l’école primaire qui
loge au rez-de-chaussée figure parmi les victimes de ce drame. Les éclats sont
tombés sur deux de ses enfants, le garçon est le plus gravement touché et se
trouve pour le moment hospitalisé pour les soins d’urgence. La tour abritant la
Bibliothèque Humanitas jadis destinée au public, la salle du cycle
d’orientation, la salle d’études des externes ont été aussi endommagées. Dans
leur chute, les briques ont détruit le grillage en fer qui se trouvait devant
cette salle de la bibliothèque Humanitas.
Les dégâts sont énormes et nécessitent une intervention urgente, a indiqué au Phare Perruche Bertin BAGULA, ancien du Collège, professeur à la faculté de la Polytechnique de l’Unikin et spécialiste des travaux publics. Il a estimé à un million de dollars Us le coût de la réfection des toitures et des salles des classes.
La question qui se pose est celle de savoir si le tremblement du dimanche dernier n’a pas créé des fissures internes dans ce vieux bâtiment et qui risquent de produire des effets néfastes dans l’avenir proche et surtout pendant la période scolaire. D’où un appel pressant en direction de tous les anciens et tous ceux qui ont vécu à Bukavu ou dont les enfants ont étudié dans cette célèbre école.
Ce n’est pas la première fois que le Collège Notre Dame de la Victoire subit des dégâts matériels énormes. Lors de la guerre contre les mercenaires et Diabos dirigés par feu le major Jean Schramme en juillet et août 1967, les avions de chasse T 28 de l’armée nationale congolaise avaient déversé plus de 35 obus sur le Collège détruisant des pans entiers du bâtiment. Après le départ des mercenaires et Diabos katangais, des voyous se livrèrent à un pillage systématique qui dépouilla le Collège de tous les matériels didactiques, des infrastructures scolaires et de tout le mobilier destiné aux élèves externes et internes. Les cours reprirent au mois de janvier 1968 uniquement pour les classes du primaire et du secondaire jusqu’au niveau de la 4 ème littéraire et scientifique.
Des gens de bonne volonté, dont feu le Père Jules DUBOIS, parcoururent le monde entier pour quémander une assistance en nature et en espèces sonnantes. Des chefs d’Etat dont feu le Roi Baudouin Ier et feu le maréchal Mobutu furent parmi les plus grands donateurs et en une année, le Collège reprit son visage d’antan jusqu’à se doter de la toute première salle des langues en RDC. En sera-t-il autant cette fois-ci ?
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(Correspondance de Sœur
Henriette Doyen, du 18 février 2008)
Document
transmis
par Willy Junès.
Est-ce que vous savez que Bukavu subit depuis le 3 février, tous les jours, des secousses sismiques importantes...vous comprenez que le Pensionnat ( Lycée Wima), le Collège et tous les bâtiments à étage de Bukavu sont gravement endommagés...la population ne sait que faire exactement car cela continue et pour déblayer : pas de bulldozers, pas de grues, et s'il y a l'un ou l'autre à ce qui reste de l'office des routes, il n'y a pas les moyens d'acheter le carburant nécessaire, ce n'est évidemment pas le citoyen dont la maison est détruite qui sait le payer ni le gouvernorat qui ne ramasse pas de redevances vu la situation et dont d'ailleurs les caisses sont éternellement vides - nos sœurs nous tiennent au courant, à l'inverse de la presse internationale qui ne dit mot de tout cela et pourtant c'est toute une grande ville de presque 2 millions d'habitants qui est sinistrée...on commençait à distribuer des tentes et des couvertures...mais les organismes sont très peu mobilisés, déjà les "déplacés" du Nord Kivu victimes de Nkunda, ne reçoivent rien ou presque; alors en plus maintenant Bukavu...
Les gens s'entraident du mieux qu'ils peuvent comme toujours, nos sœurs dorment dans la cour intérieure du "Pensionnat", la partie la plus ancienne a plus souffert évidemment, la vieille maison de Kabare est à plat, sinistrée, 9 classes idem, l'église idem etc. etc.. comme cela commence a "durer" les gens ne savent pas trop ce qu'il faut faire : reconstruire ou pas, dormir dehors ou pas, mais les activités normales ont repris, on s'habitue nous disent nos sœurs...
On peut voir pas mal de choses sur www. radio Okapi.
Jean Marie
Merci pour ta réponse. Je suis arrivé le jour du tremblement de terre, mais j'étais en voiture entre Kigali et Bukavu. C'est en arrivant à la frontière que nous nous sommes aperçus qu'il y avait un problème.
J'étais l'invité du Président de la Fédération des Entreprises du Congo , section Sud-Kivu. Il était fort occupé à cet effet. Le lendemain il m'a été possible de visiter la ville. Dans les anciens bâtiments peu de dégâts. Ils sont par contre plus importants dans les endroits ou l'on a construit de manière " sauvage ".
J'ai visité l'Athénée. Étant Ingénieur Civil en Construction de formation , je me suis intéressé aux bâtiments. Peu de dégâts significatifs, car ceux-ci , construits en 1950,comportaient une série de joints de dilatation répartis dans l'ensemble de la structure. Ces joints ont été utiles car ils désolidarisaient l'ensemble des composants du bâtiment.
J'y ai rencontré la Directrice Générale de l'Enseignement qui s'inquiétait de devoir démolir le bâtiment ! Je l'ai rassurée bien entendu!
Je te fais parvenir ci-après une série de photos
Il est dans un état de conservation lamentable ! Voir les classes, ! Je suis allé à l'Internat ( côté garçon ).Les chambres sont occupées par des familles entière de professeurs ! Pas de logements en ville !
En ville les routes sont défoncées ou inexistantes. Curieusement ce qui tient le coup c'est le revêtement macadamisé de l'avenue principale qui descend vers la " Botte ".
Le tourisme ne peut s'envisager de manière correcte actuellement. Le Président de la FEC m'a proposé de venir avec des " pionniers " ( tels des membres de Makala ) avec une organisation structurée , en touristes ..Bien entendu on verrait la réalité, mais peut-être pourrions nous de ce fait donner un coup de pouce pour le redémarrage. Ils attendent beaucoup de nous , les Belges .Les Chinois sont présents , mais détestés ! Pour mon bureau d'études, j'ai un tas de projets qui m'ont été soumis. Ce serait intéressant de faire appel à des anciens .Je suis âgé de 67 ans et je t'assure que c'est exaltant ! Tout est à refaire ! On me propose de faire partie d'une commission d'urbanisme , afin de repenser l'évolution de la ville future. Il faut réactiver une série d'entreprises , cimenterie, minoterie, remettre en état la Regideso, etc...
Je suis resté une semaine à Bukavu. Par la suite je suis allé à Bujumbura par la route de la plaine de la Ruzizi qui est splendide. A part la frontière à Bukavu ( côté Congo ) qui est déplorable, arnaque permanente etc..., les douanes burundaise et Rwandaise sont très correctes.
Finalement à Kigali, qui est très bien .On sent la discipline. Les routes sont en bon état, la ville est propre. Beaucoup d'étrangers " occidentaux ", mais à part l'Ambassade et l'Assistance Technique Belge, j'étais le seul "industriel belge " présent !
Il est indispensable d'avoir des contacts corrects sur place pour faire des affaires. Si des anciens veulent tenter l'aventure il y a de la place à prendre, et je suis disponible pour aider à l'introduction.
A une prochaine
Je suis prêt à répondre à des questions éventuelles via " Makala "
Bien amicalement,
Guy Moreau "guymo@skynet.be"
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Tour maternelle vue du parking |
Tour Humanitas vue de biais |